Lâcher sa souffrance

La souffrance est souvent vue comme un fardeau subit. Cet article offre un regard autre, où lâcher sa souffrance peut être une démarche profondément active.

« Quand vous êtes malheureux, c’est que vous voulez être malheureux. Vous ne pouvez blâmer rien ni personne d’autre. Le malheur est en vous et c’est le vôtre. La vérité est que vous aimez votre malheur. Vous ne voulez pas le lâcher. Vous vous y cramponnez. » (1)

 « Au-delà de la souffrance valorisée dans la tradition judéo-chrétienne qui permet de « gagner son Paradis », la souffrance permet de sentir que l’on est en vie puisque l’on souffre. Celle à laquelle on s’accroche après que la peur et l’angoisse aient anesthésié sensations et sentiments et qui demeure le seul mode d’expression de la vitalité de l’être. » (2)

 « Si nous commençons à abandonner l’autocritique, il se peut que nous sentions alors que nous perdons ce qui nous occupe, comme si quelqu’un nous enlevait notre métier. Si nous abandonnions tout, nous n’aurions plus rien dont nous pourrions nous occuper ; il n’y aurait plus rien à quoi se cramponner. Se tenir en estime ou se blâmer, ce sont là des tendances névrotiques qui proviennent de ce que nous n’avons pas suffisamment confiance en nous-mêmes, « confiance » dans le sens de voir ce que nous sommes, savoir ce que nous sommes, et savoir que nous pouvons nous permettre de nous ouvrir. » (3)

Lâcher sa souffrance nécessite de s’y exercer, de s’y entrainer, de respecter son rythme, de rester bienveillant avec soi-même.

Sources

(1) Barry Long. Seul meurt la peur. Edition du Relié. 2016
(2) Marie Petit. La gestalt thérapie de l’ici et maintenant. ESF éditeur. 1993
(3) Chögyam Trungpa. Pratique de la voie tibétaine. Au-delà du matérialisme spirituel. Editions Points. 2014

Illustration mise en avant : Œuvre de Pawel Kuczinsky

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